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Les normes de classement, ça sent trop la naphtaline de nos grands mères !

Il y a ceux qui parlent, et ceux qui agissent...

La vie est pleine de surprises. Et on aime bien les partager avec vous. Comme certains le savent, nous avons aménagé un gîte laboratoire de l’expérience client pour nourrir notre expertise. Pour aller au bout de la démarche et le tester en condition réelle, nous le louons donc à de vrais clients 🙂

Dans notre démarche, à un moment on s’est dit, « et si on faisait apparaître le gîte sur le site internet de la destination La Baule/Guérande ». Je vais donc sur le site, je cherche plusieurs minutes pour trouver le moyen de rentrer en contact… je tombe sur un formulaire que je remplis consciencieusement avec référence au site internet du gîte pour qu’ « il ou elle » puissent vérifier du professionnalisme du produit. www.sayena.fr. Je dis il ou elle parce que quand on remplit un formulaire on ne sait pas à qui on s’adresse…

Et la sentence tombe au bout de deux jours. Je dis sentence parce qu’on sent le poids de la paresse intellectuelle d’une structure sensée s’occuper du développement touristique. Je m’explique.

Pour apparaitre sur le site, le gîte doit être classé meublé tourisme. Sauf que nous avons conçu le gîte, non pas pour répondre aux normes de classement, mais en respectant une démarche de design d’expérience. On s’est intéressé au bien-être du client et à l’expérience qu’il vivra. En résumé çà donne : un jacuzzi dans le salon avec vue sur la cheminée, une grande table d’hôte design pour le confort du repas, une chambre cabane pour les enfants réalisée par un ébéniste, une chambre décorée avec du bois de grange canadienne, une salle de bain ethnique en béton ciré… Des objets déco partout, bref un vrai cocon pour se sentir bien. Rien n’a été laissé au hasard, les retours utilisateurs sont excellents, et les clients viennent de loin pour vivre l’expérience : Paris, Toulouse, Angers…

Alors quand on nous dit qu’il faut être classé, on se dit, il n’y aura pas de problème et s’il faut passer par là, après tout… On regarde donc les normes de classement et là… on a éclaté de rire… de dépit. Rire jaune ! Pauvre France du tourisme.

Je vous livre ici quelques perles sur les normes de classement. On a les perles du bac, on pourrait écrire un bouquin sur les perles du tourisme.

Dans un meublé 5 étoiles, il faut un sèche-linge. Nous, on a choisi le lave-vaisselle. Le lave-vaisselle n’est pas obligatoire dans un meublé 5 étoiles, mais le sèche linge si. « va comprendre, Charles ».

Il faut une pelle à tarte. Je n’avais pas capté que la pelle à tarte était un ustensile indispensable à une expérience touristique mémorable. On n’a pas de pelle à tarte, donc pas de classement.

Le jacuzzi. Pas obligatoire. Logique. MAIS : il vaut deux points. Deux petits points riquiqui pour un superbe jacuzzi tout doux vue sur la cheminée avec Deck en bois, lumière tamisée, lanterne… dans lequel on peut passer deux à trois heures à se prélasser. On ne doit pas avoir les mêmes valeurs…

Et je garde le meilleur pour la fin. Il faut une nappe pour mettre sur la table à manger. Si !!! Et là m’est revenue l’image de l’armoire de ma grand-mère, qui faisait criiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii quand on l’ouvrait. Elle était remplie de linge, dont les nappes du dimanche, avec des boules de naphtaline pour éviter les trous de mythes. Autre temps.

Aujourd’hui, chaque meuble devient objet déco. Et on demande, dans un meublé 5 étoiles, des nappes pour mettre sur la table. Pour cacher la table parce qu’on accepte qu’elle peut être moche ? Je rêve…

Et il y a pleins d’autres critères d’un autre temps. A se demander si les personnes qui ont écrit ces normes font le test de l’expérience client. Vous savez, cette fameuse expérience dont tout le monde parle… Je ne remets pas en cause les classements, ils ont incité les loueurs de meublé, les hôtels, les campings… à se mettre à niveau. Mais si les classements excluent les produits un peu plus hors norme et innovants, c’est très grave. Parce qu’un territoire a besoin de produits « tête de gondole » pour être visible. Tout le monde le sait.

Je lance un appel. Mesdames et messieurs les institutionnels et professionnels qui travaillez sur les normes, à quand un classement basé sur le design d’expérience ? Je sais, c’est compliqué, mais il faut savoir être agile intellectuellement. Dans vos discours vous prônez l’innovation touristique à travers l’expérience client… quand elle est faite par les autres.

Alors montrez l’exemple et innovez vous-même. Si vous vous lancez dans cette démarche, si vous dites « chiche », n’hésitez pas à nous contacter, nous répondrons présent ! Parce que pour notre part, nous avons déjà travaillé sur le sujet et nous serons ravis de partager.

Patrick Goas